Côte d’Ivoire / Culture : Le Kouroubi célébré au Festival des 4 Étoiles
L'une des 4 étoiles du Kouroubi |
Le lancement officiel du Festival des 4 Étoiles du Kouroubi s’est tenu ce dimanche 28 septembre à Abidjan, dans une ambiance marquée par la ferveur et l’émotion. Cette initiative culturelle, portée par Mme Ouattara, ambitionne de faire revivre et de magnifier l’une des plus anciennes traditions de Côte d’Ivoire : le Kouroubi. Quatre villes emblématiques — Bondoukou, Bouna, Dabakala et Kong — ont été choisies comme symboles, d’où l’appellation évocatrice des « 4 Étoiles ».
« J’ai eu l’idée de promouvoir le Kouroubi il y a cinq ans. Aujourd’hui, nous l’avons concrétisée. Nous ne rejetons pas la culture des autres, mais il est important de valoriser la nôtre », a déclaré avec fierté la promotrice du festival, Madame Ouattara. Son initiative vise non seulement à préserver le patrimoine immatériel, mais également à offrir une tribune de valorisation à la jeunesse et aux communautés qui perpétuent ce rituel ancestral. Au-delà de sa dimension artistique, le Kouroubi apparaît comme un véritable facteur d’unité et de cohésion sociale. La cérémonie d’ouverture a rassemblé des personnalités venues de divers horizons : cadres, autorités administratives, notables, et simples passionnés de culture. Tous ont voulu témoigner de leur attachement à cette tradition qui résiste à l’épreuve du temps. « Nous sommes réunis pour célébrer notre identité culturelle. Cette précieuse tradition nous rassemble et nous rappelle d’où nous venons », a souligné Assata Cissé, présidente du comité d’organisation.
Un rituel de transmission et de fierté
Selon les gardiens de la coutume, le Kouroubi est une danse exécutée par les jeunes filles célibataires, le premier samedi suivant la fête de Ramadan. Porté par le son du tam-tam et accompagné de chants traditionnels, ce rituel permet aux communautés de se retrouver et de réaffirmer leurs liens. Pour les aînés, il constitue une école de transmission; pour les plus jeunes, une manière de s’enraciner dans leurs origines.
Lors du festival, les représentantes venues de Bondoukou, Bouna, Dabakala et Kong ont offert au public un spectacle haut en couleur. Les rythmes envoûtants des percussions ont transporté l’auditoire, tandis que les costumes, soigneusement confectionnés selon les spécificités de chaque localité, apportaient une touche d’authenticité et de diversité. Si les parures différaient, les pas de danse et les chants ont révélé une étonnante harmonie, symbole d’unité dans la diversité. Pour certaines participantes, le Kouroubi ravive les souvenirs d’enfance et les attaches au terroir; pour d’autres, il représente un emblème de fierté culturelle et un repère identitaire dans un monde en pleine mutation. « Je représente Bouna avec honneur. Chez nous, le Kouroubi est une identité culturelle transmise de génération en génération. C’est une part de nous-mêmes que nous offrons au reste du pays », a confié avec émotion Kamara Adjara, l’une des danseuses.
Nous sommes fiers de notre identité culturelle |
Une tradition tournée vers l’avenir
En choisissant d’organiser ce festival, les initiateurs souhaitent inscrire le Kouroubi dans une dynamique moderne, tout en respectant son essence. Le projet ambitionne de devenir une plateforme culturelle pérenne, capable de promouvoir l’héritage ivoirien au-delà des frontières nationales.
À travers le Festival des 4 Étoiles, le Kouroubi n’est plus seulement une danse rituelle réservée à certaines communautés. Il devient un patrimoine commun, un pont entre les générations, une vitrine de la Côte d’Ivoire multiculturelle et ouverte. L’événement a ainsi permis de démontrer que la tradition n’est pas une contrainte du passé, mais une richesse vivante qui nourrit l’avenir. Et ce soir-là, sous les lumières d’Abidjan, l’éclat des « 4 Étoiles » a brillé bien au-delà des frontières des villes fondatrices.
DJIBO B. Amadou
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